Je fus piquée il y a deux jours de recevoir une réclamation d'un individu dont je tairai le nom, mais dont la finesse d'esprit lui permettra de se reconnaître.
Voici donc plusieurs heures, cher chouchou préféré, que je m'énerve sur mon portable (puisque nous n'avons plus d'ordinateur familial) pour mettre à jour cet éminent blog. Je rappelle à tous nos chers internautes et amis que la connexion à Mayotte est un véritable calvaire ! Ce jour étant férié, j'ai donc décidé, dès l'aube, de me mettre à l'oeuvre et de satisfaire la curiosité de cet homme (la quarantaine, grand, joueur, parfois taquin).
Pour votre gouverne, cher ami (oui, je ne suis pas rancunière), nous avons terminé nos cartons et vivons désormais dans le dénuement le plus total. Les colis sont partis depuis une semaine et je n'ai gardé que l'essentiel : mon batteur électrique, les PMT, trois copies d'élèves, mes lentilles ainsi que mon mari et sa descendance. Le choix semble judicieux, nous surmontons brillamment cette épreuve et je pense que nous survivrons jusqu'au départ définitif. Ah, j'oubliais, Serge vient de retrouver une bouteille de punch malencontreusement égarée. Tu vois, nous sommes épanouis…
Quant à mon avenir professionnel, je ne dispose que du projet d'affectation, mais je peux révéler sans grand risque que je rejoindrai Alençon dans quelques mois. Je pourrai confirmer cela en fin de semaine prochaine aux amis et proches qui le souhaitent. J'enverrai un mail personnel à cet interlocuteur indélicat (viking, athlétique, lecteur assidu et grand voyageur) que je pardonne aisément. Je me prépare donc aux grands froids, aux routes verglacées et lèvres gercées. La saison ici s'y prête d'ailleurs à merveille : ce sont les alizées et nous sommes obligés de porter une laine en soirée.
Prépare toi donc, cher chouchou, j'ai réservé un carton pour les enfants et moi. Nous débarquons d'ici peu, je ne te fais pas l'affront d'y loger Serge. De toute façon, il n'y a plus de place, et je suis sûre que Cacahouette l'hébergera avec enthousiasme.
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